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pendant des liens du monde physique et des influences locales, il n’échappe pas néanmoins aux grandes lois de relation qui unissent tous les êtres créés. Une observation attentive nous montre l’homme enveloppé dans les caractères de la race, la race dans les climats, les climats dans le globe terrestre, le globe terrestre dans l’univers. Il faut être dans une certaine disposition d’esprit, libre et dégagée de la matière, pour entrevoir cette solidarité magnétique des choses. Les sympathies mystérieuses qui existent entre les élémens de notre planète et probablement entre notre planète et les autres mondes, constituent, dans l’infini des temps, le lien de la vie universelle.

La liberté des êtres se modèle sur le plus ou le moins d’élévation de leur existence. Plus l’organisme est simple, moins l’animal a de vie propre, et plus aussi il appartient aux agens extérieurs sous l’influence desquels il se développe. Il revêt alors la forme, l’aspect, la couleur des lieux et des objets où il se rencontre. A qui n’est-il pas arrivé de mettre la main sur des chenilles qui avaient absolument l’apparence de la branche à laquelle ces insectes adhéraient. La chenille du saule semble la feuille de cet arbre redoublée. Il en est de même de certains mollusques, et en général de tous les animaux inférieurs : leurs caractères sont exactement dessinés sur la nature des circonstances qui les environnent. L’action des causes extérieures diminue à mesure qu’on s’élève dans la série des combinaisons organiques ; l’être se dégage. La forme n’est plus alors le résultat fortuit des mouvemens qui président dans l’univers à l’éclosion de la vie. À aucun