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suivre en cela la nature qu’ils avaient sous les yeux. Le front paraît s’être élevé avec le spiritualisme chrétien. Gall avait coutume de comparer cette tête de l’Apollon grec aux images de la beauté nouvelle, et notamment la tête de Jésus-Christ, dont la tradition semble avoir conservé le caractère. Il faisait voir sur les portraits du Sauveur des hommes, l’élévation prodigieuse des régions affectées à la justice, au sentiment religieux, et à la croyance d’un monde surnaturel. Le front du Christ, tel que nous le retrouvons sur les plus anciennes peintures et tel que la tradition nous l’a conservé d’âge en âge, depuis saint Luc, est d’une forme ogivale qui convient admirablement au type de beauté évangélique. Ce modèle, inconnu de l’antiquité, passa peu-à-peu dans l’art. Le docteur Gall aurait pu dire que l’idéal et la nature avaient changé depuis tantôt deux mille ans ; le Christ a imprimé la forme de sa tête à l’humanité. L’ampleur et l’élévation des contours du crâne, loin de sembler maintenant une difformité, sont devenues chez l’homme et même chez la femme le signe visible de l’intelligence, sans laquelle il n’existera jamais de beauté parfaite.

La tête de tous les hommes remarquables, à notre connaissance, est jetée sur de grandes proportions. Dans tous les portraits de MM. Villemain, Arago, David (d’Angers), Quinet, Michelet, Thiers, Cousin, de Rémusat, où la ressemblance a été con-

    effet, tout à l’heure que la base plus ou moins découverte de cheveux ne donne ni l’élévation, ni l’ampleur, ni la forme générale de la partie ultérieure de la tête.