ans, Pascal avait recommencé de lui-même, sans aucun livre, une partie des mathématiques.
Gall accepta ces faits en les expliquant par son système. Le chant est, suivant l’inventeur de la phrénologie, le son naturel que rend un être organisé pour la musique, comme la poésie et la peinture sont le mouvement instinctif de l’âme en rapport avec le sens de l’idéal ou du coloris. Une telle manière de voir réduit considérablement l’influence du milieu extérieur sur les ouvrages des maîtres. Le peintre, le poète, le musicien, sont bien plus portés, selon le docteur allemand, à transformer l’univers dans leur individualité qu’à reproduire exactement l’image des choses. Chaque artiste réalise avec l’ensemble de ses facultés un monde différent du monde sensible, puisqu’il y ajoute sa pensée, sa volonté, son génie. Le docteur Gall trouvait dans cette force créatrice, interne, la raison des mille variétés infinies qui distinguent les ouvrages d’art. Tel peintre voit clair, tel autre sombre. Comparez entre eux les tableaux des maîtres qui ont eu la prétention d’imiter la nature, et vous trouverez que la nature chez eux est de toutes les couleurs. Pour M. Ingres, la lumière ne se lève pas la même que pour M. Eugène Delacroix. La raison de cela ? c’est que si ces deux artistes sont pourvus de sens de relation à-peu-près semblables, chacun d’eux a en soi-même une faculté spéciale, une seconde vision pour ainsi dire, qui réagit sur les yeux pour atténuer ou pour exagérer la couleur des objets présens. En vain chercherait-on dans les influences géographiques la raison de cette forme charnue et plantu-