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De tels hommes sont dangereux au pouvoir, soit parce qu’ils tendent sans cesse à la domination, soit parce qu’ils compromettent l’autorité dans des luttes personnelles dont l’issue est toujours douteuse ; L’orgueil et la vanité réunies sur une même tête produisent ces caractères servilement ambitieux qui s’élèvent en rampant comme le lierre.

Il ne nous reste plus à visiter que l’armoire des crétins et des fous. La science reconnaît des crétins et des demi-crétins. Il y a des êtres incomplets dans tout, même dans l’idiotisme. Vous avez là, devant vous, de beaux types de dégradation humaine. Ce crâne étroit, comprimé vers le haut, d’une forme conique, vient d’une fille de quatorze ans que Spurzheim découvrit à Cork, en Irlande. Elle avait l’usage de ses sens extérieurs, reconnaissait les personnes qu’elle voyait ordinairement, caressait ceux qui avaient soin d’elle, craignait les coups, mais ne savait pas parler. La plupart de ses facultés étaient dans un état d’enfance. Voici encore d’autres pauvres êtres humains, moralement avortés, qui ne montraient que le commencement de la vie animale. On peut comparer leur crâne à celui d’un Bacon, d’un Descartes, d’un Gœthe, d’un Burdach : c’est ici le triomphe de la science ! Tandis que toutes les lignes du front suivent étroitement et timidement, chez ces malheureux idiots, un plan incliné, on voit, au contraire, le front de tous ces grands hommes s’élever et s’élargir avec une sorte de fierté sublime. On rencontre bien, parmi les êtres privés d’intelligence renfermés dans cette armoire, quelques crânes enflés outre mesure ; ce sont ceux