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avoir frappé sa mère de vingt-sept coups de couteau, passa la nuit près de son cadavre, puis se rendit au matin à la Courtille, où il dépensa la journée du lendemain en débauches. Il est impossible, quand même on n’accorderait pas une confiance servile au système de Gall, de ne point reconnaître sur ce front rampant et sur la masse saillante du derrière de la tête, l’empreinte des convoitises les plus bestiales. Le professeur, tout en montrant sur le masque de Boutiller l’organe du meurtre en relief, ne manquait pas de faire remarquer, chez Boutiller comme chez tous les assassins, l’absence des organes qui concourent aux sentimens élevés. Il ne faut jamais perdre de vue, disait le maître, que ces êtres durs et sanguinaires auraient pu ne pas se livrer à leurs goûts de destruction s’ils en avaient été distraits par d’autres facultés plus nobles. Le crime résulte moins d’un penchant isolé que du caractère général d’un individu ; celui de Boutiller n’était formé dans son ensemble que des plus mauvais instincts sans aucun contrepoids moral. Le docteur ne voyait de remèdes à de pareilles maladies du crime, surtout en l’absence de toute éducation, que dans un système de répression très forte qui verrouillât, dans la cage osseuse du crâne, les bêtes fauves de ces dangereuses natures.

Poursuivons notre voyage dans ces sombres régions du mal. Sous chacun de ces crânes a couvé la pensée d’un forfait qui étonne la nature. Lisons les inscriptions attachées à ces voûtes basses qui ont servi de cavernes à des âmes plus basses encore. Sur l’une, on voit ces mots tracés : Homme affligé de mélancolie,