Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

facultés chez les natures artistes. Il faisait voir sur le buste des peintres, des statuaires et des musiciens, que la force d’exercice de chacun de ces organes était en raison directe de leur développement. MM. Horace Vernet. Lemot et Foyatier, dont la tête avait été moulée par Gall lui-même, servaient à démontrer la place du sens des arts, de l’imitation et du dessin. La musique est représentée par Mme Barilli, cantatrice du théâtre des Italiens, le violoniste Lafond, Grétry, Gluck et quelques autres. Newkom, chez lequel la faculté musicale était soutenue et pour ainsi dire attirée en haut par l’organe de la vénération ou du sentiment de Dieu, ne composa, durant toute sa vie, que de la musique religieuse. Gall cherchait l’organe de la poésie sur la tête de l’abbé Delille, de Legouvé et de M. Dupaty, auteur, dit la note, d’un grand nombre de compositions dramatiques ; il le trouvait sur le buste du Tasse. On a reproché à la science de Gall d’expliquer les hommes après qu’ils sont connus, et de ressembler en cela à certains oracles qui prédisent très juste les événemens accomplis. Notre inventeur voulut sans doute aller au-devant de cette objection en moulant dans sa collection la tête d’enfans inconnus une dont il détermine le caractère et le genre de talent. De ce nombre est le masque d’une petite fille de six ans sur lequel le docteur faisait remarquer de belles facultés précoces unies à une grande vanité. Cette petite fille est aujourd’hui une femme du monde très célèbre. Gall prétendait que la forme future de la tête était empreinte à celle de l’enfant dès le plus bas âge. Il donna encore des gages de cette prévision de la