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Notre époque laissera à son tour une empreinte sur ce sol toujours recouvert par des créations nouvelles. Nous devons donc veiller à ce que la pensée, qui préside de nos jours aux destinées de la ville, soit assez forte pour marquer une trace intelligente et utile sur ce livre de pierre, où la main de la révolution a tout dernièrement inscrit des titres de liberté, et la main de l’empire des victoires.

Un sentiment national se lie pour l’auteur de ce livre au sujet qu’il traite. Enfant de Paris, il aime la capitale, parce qu’il aime la France. Ses yeux étaient à peine ouverts, qu’il vit poindre comme dans un rêve, la majesté extérieure de la grande ville, et ne la quitta plus. Venu au monde dans le vieux faubourg Saint-Antoine, au milieu des couvens et des fabriques, — l’ancien et le nouveau Paris — il a gardé pour l’air de sa ville natale des sympathies qui ne s’effacent pas. C’était en 1814 : son berceau flotta sur le déluge qui couvrait alors la France. Il n’en reste que plus attaché, du fond du cœur, au pays et à la cité historique : les fils aiment les mères qui les ont enfantés dans la douleur.

La mission de Paris n’est pas terminée. Le progrès, dont nous suivons ici les traces, ne s’est jamais manifesté par une lumière si grande ni si rapide, que dans ce puissant xixe siècle, pas encore à la moitié de sa course et déjà si rayonnant. Un seul fait grave a lieu d’inquiéter les penseurs, c’est le déclin des croyances et du sentiment religieux. Le monde est attaqué, sous une autre forme, du mal de l’indifférence, dont était prise la société romaine, avant l’établissement du