idéale, qui se forme au contraire, après sa mort dans l’imagination des autres hommes, et que l’artiste dégage. C’est celle-là qui reste ; j’oserais même dire c’est celle-là qui ressemble. — Gall n’attribuait d’ailleurs à ce genre de preuves qu’une valeur très secondaire ; il entendait seulement démontrer par là que la manière dont les artistes se représentaient la tête de tel ou tel grand génie de l’antiquité était favorable à sa doctrine. Il reconnut bientôt lui-même l’inconvénient de cette méthode, Quand les peintres rencontrent sur la tête d’un homme éminent des formes insolites, qui effraient l’œil, ils ont la manie de les adoucir. Il eut donc recours au moulage pour obtenir l’empreinte fidèle des contours de la tête sur tous les individus qu’il se proposait d’étudier. Ce procédé, le moins inexact de tous, n’est pas encore très parfait. Nous n’avons jamais vu que les masques moulés sur nature ressemblassent tout-à-fait à leurs modèles. Le plâtre, en recevant les saillies que le créateur avait confiées à la tête de l’homme, les altère toujours un peu. Aussi toutes les fois que Gall en trouva le moyen, s’empara-t-il du crâne, comme de la meilleure pièce à conviction. Notre médecin inventa même une méthode pour préparer ces tristes images de ce qui a été. Il admirait à son point de vue le dessein de la nature, qui, tout en faisant des restes de l’homme, après la mort, un je ne sais quoi indéfinissable, a pris la peine de garantir la forme de la tête, contre cette entière et commune dissolution, par la solidité de la matière.
Se promener dans le cabinet du docteur Gall, c’est passer en revue une partie de l’histoire de ces der-