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même pas dans la tombe. La mémoire de Gall est restée en effet attachée à la phrénologie, qui, toujours flottante et agitée dans le vide, n’a pas encore rencontré jusqu’ici autour d’elle ce centre de certitude et ce mouvement régulier qui font en science les étoiles fixes.

Voilà l’histoire de Gall, comme nous l’ont racontée dans la petite maison de l’allée du Pot-au-Lait les livres, quelques anciens amis du docteur, et l’asile modeste dans lequel le savant, las des hommes et du monde, était venu reposer son cœur blessé, sur la nature, au milieu des amandiers et des lilas. Les arbustes y sont encore, mais l’homme n’y est plus : celui qui fut Gall n’est maintenant qu’un tombeau au cimetière de l’Est et une figure en plâtre dans le musée d’anatomie du Jardin-des-Plantes. Le plâtre, joint aux crânes et aux autres bustes recueillis par le savant, complète avec celui de Spurzheim, mort à Boston en 1838, ce qu’on nomme froidement le cabinet du docteur Gall.


III. — Le cabinet du docteur Gall.


Derrière le gros marronnier du Jardin des Plantes, à côté des pièces de verdure, entourées de treillages, où parquent en demi-liberté les cerfs, les daims et les chèvres apprivoisées, s’élève un bâtiment qu’on nomme le Musée d’anatomie. Entrez : dès vos premiers pas dans ces galeries froides et silencieuses, vous vous trouvez au milieu d’ossements dépareillés qui viennent de grandes races aquatiques. Ces anciens