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portent tout en eux-mêmes. Gall concourut, en 1821, pour une place à l’Académie des sciences ; il n’obtint qu’une voix, celle de Geoffroy Saint-Hilaire, son ami, qui l’avait décidé à se présenter : il est vrai que cette seule voix en valait plusieurs.

Nous avons vu que le cœur de cet amant de la science n’était pas de glace à des séductions plus tendres. Les intrigues des femmes qu’il voyait contribuèrent plus que le désaccord des opinions à le brouiller avec Spurzheim. Le désordre des mœurs, toujours condamnable, résultait, du moins chez lui, d’un fond de bienveillance excessive. À moins que certains signes extérieurs ne l’eussent rendu défiant, il était facile à se lier. Ayant beaucoup vécu et beaucoup voyagé, il avait eu un assez grand nombre d’amis ; Le savant conservait, nous l’avons dit, ses affections sous la forme de crânes, comme les anciens peuples d’Égypte embaumaient les animaux de leur connaissance et les membres de leur famille dans les hypogées : les voyant tous les jours, les touchant, les rangeant et les dérangeant sans cesse sur les rayons de son cabinet, il défendait avec soin ces chers souvenirs, de la poussière et de l’oubli. Ayant lui-même succombé le sa août 1828, après une longue maladie, il demanda à être réuni aux images en plâtre et aux crânes de ceux qu’il avait aimés.

Il avait manqué au docteur Gall de naître en France, non pour sa gloire, mais pour la nôtre. Ce novateur était, au reste, depuis assez long-temps naturalisé Français par l’intelligence et par des lettres officielles, lorsqu’il mourut dans sa patrie d’adoption, pauvre,