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même envers ses amis défunts, dont il faisait, crâne en main, la confession générale. Notre philosophe avait, selon son langage, le penchant à la génération, ou, comme aurait dit Spurzheim, l’instinct de l’amativité très développé, Le spirituel docteur Koreff qui l’a beaucoup connu, nous disait à ce propos : « Il fallait qu’il eût toujours les pieds dans les pantoufles d’une maîtresse. » Si l’on tient compte de la réputation dont Gall était entouré dans sa jeunesse, on se fera aisément une idée de ses bonnes fortunes dans ce genre de succès. Il entraîna dans sa vie errante la folle Orlandini, belle et romanesque voyageuse, dont il ferma plus tard les yeux pour les rêves de la mort. Nous avons eu la confidence d’un autre amour, cette fois, tout platonique. Il s’agit d’une femme du monde, dont Gall devint amoureux en lui touchant la tête. On voit que chez lui le physiologiste ne cédait jamais ses droits. Cette tête était si bien le livre de toutes les perfections, les plans du crâne admirablement modelés, devaient recouvrir des facultés si attirantes, et se montraient si justement en harmonie avec la conformation du crâne de Gall, qu’il crut avoir trouvé dans cette femme son idéal, ou pour parler le langage des savans, son analogue. Il se prit pour elle d’une inclination violente et concentrée. La science, cette autre amante, eut quelque temps à se plaindre des infidélités du docteur. Malheureusement la femme que Gall aimait, était mariée. Il paraît qu’elle devina le docteur et qu’il y avait entre eux sympathie, mais, retenue aux liens du devoir et de la société, elle ne consola son amant que par des regrets. Cet amour