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voya souvent. Quoi qu’il en soit de la valeur de son système, nous n’en devons pas moins tenir compte au docteur Gall de ses héroïques efforts pour faire arriver l’anatomie aux plus hautes régions de l’intelligence. Le premier il osa porter le scalpel dans ces saintes facultés de l’âme, regardées jusque-là comme indépendantes de toute condition matérielle. Ses travaux en anatomie comparée n’embrassèrent pas une sphère moins vaste. Gall enseigna, un des premiers, que le cerveau de l’homme avait été posé comme couronnement à la création et qu’il devait cet honneur à la perfection organique des diverses parties de sa circonférence.

Après ce que nous venons de dire, la phrénologie était trouvée. Les conférences que Gall avait avec ses amis, sur ces matières neuves et originales, s’élevèrent peu-à-peu à la dignité de leçons publiques. Notre jeune professeur ouvrit un cours à Vienne en 1796, Les premières fois que Gall approcha ses idées du jugement de ses auditeurs décidèrent la destinée de toute sa vie. Il parla, pièces en main, des fonctions merveilleuses du cerveau comme centre de toutes les manifestations intellectuelles et morales de l’homme. Ce que j’admire surtout chez Gall, c’est l’art qu’il avait de rendre la science intéressante. Mêlant d’ailleurs à l’anatomie beaucoup de connaissances étrangères, le docteur annonça la possibilité de reconnaître, par les signes de la tête, plusieurs dispositions de l’âme. À l’appui de cette croyance il cita ses observations personnelles ; fit passer sous les yeux de ses auditeurs des crânes où la position de quelques facultés de l’esprit était mar-