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fasciné par l’inépuisable variété de la nature. L’imagination frappée rappelle à l’existence des milliers d’êtres, hôtes du globe, citoyens de la création, qui se pressent ici dans des cages de verre, et dont une méthode ingénieuse fait parler à la simple vue les caractères et les mœurs. Ces animaux sont contemporains de l’homme. Leur existence se rattache à la dernière transformation de la vie sur le globe terrestre ; quelques-uns ont même subi l’action directe du nouveau dominateur de la nature. Cette action qu’on nomme la domesticité, nous la retrouvons figurée à chaque instant dans le Jardin des Plantes. Faisons un pas de plus, engageons-nous sous ces taillis où la chèvre, le cheval, le lama, le chameau, le dromadaire, la poule, le faisan, entourés d’un léger treillage, accourent à la voix et, pour ainsi dire. À la main de l’homme. Nous touchons ici un terrain neutre ou l’histoire naturelle et l’économie politique se rencontrent. A mesure, en effet, que les animaux domestiques augmentent en nombre ou se développent instinctivement, l’homme ajoute aux facultés qui lui sont propres le secours de facultés nouvelles, à ses organes des organes plus nombreux et plus puissans, qui contribuent à étendre son action sur la nature et sa liberté. La mission de l’être intelligent sur le globe est de penser pour toutes les autres créatures qui ne pensent pas, de donner en quelque sorte sa volonté aux élémens, de se réfléchir lui-même sur toute la création avec ses facultés supérieures : Dieu a fait l’homme à son image pour que l’homme fit le monde à la sienne.