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sultat de travaux qui remontent à 1795. Entrepris en commun par Cuvier et par Geoffroy Saint-Hilaire, ces travaux ont jeté la base de la classification des mammifères, qui sauf quelques perfectionnemens, détermine encore aujourd’hui la place de ces différens citoyens de la création. Les méthodes sont utiles, comme moyens d’enregistrement et de classement des êtres : mais il ne faudrait point s’y arrêter. La nature ne se laisse d’ailleurs pas tirer au cordeau, et les plus zélés méthodistes sont forcés de reconnaître l’impuissance de leurs efforts pour arriver à un résultat satisfaisant. Une classification parfaite, qui exprimerait tous les rapports naturels des êtres vivans, est une sorte de pierre philosophale, à la découverte de laquelle il faut renoncer. Dans cet état de choses, ne convient-il pas de se tourner, avec l’école de Buffon, vers une direction moins stérile, vers des essais moins laborieusement nuls ? Élevons-nous donc à quelques idées générales sur l’ordre de la création. Dans cette réunion d’animaux qui peuplent les salles du muséum, Cuvier cherchait surtout des différences, et M. Geoffroy des analogies : il faut y voir des unes et des autres. — La nature après avoir satisfait, par des organes, aux besoins particuliers de chaque animal, lui trace, dans ces mêmes organes, des rapports, des points d’attache avec ensemble des êtres vivans.

Nous allons donner l’idée d’une conversation qui aurait pu et qui a dû même se passer, dans ces galeries, entre les deux chefs d’école : — Ne voyez-vous pas, disait M. Geoffroy, planer au-dessus de ces variétés de formes la grande loi d’unité de composition