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d’Amsterdam, de Berlin, de Rome, de Madrid. L’importance de la situation géographique de notre capitale, le mouvement de son commerce, la font rayonner partout sur le globe : mais son autorité morale impose plus que tout le reste aux étrangers. Paris n’est pas seulement une ville, c’est le thermomètre de la civilisation. Si nous voulons savoir où en est l’intelligence humaine au XIXe siècle, nous n’avons qu’à regarder autour de nous : tout ce qui pense, tout ce qui croit, tout ce qui médite a dans nos murs ses monumens, ses institutions : des académies, voilà pour l’intelligence ; des églises, voilà pour la foi ; des bibliothèques, voilà pour l’étude ; des musées, voilà pour l’art ; des écoles, voilà pour la propagation des lumières. Ce qui s’imprime, ce qui se dit à Paris dans les régions élevées est aussitôt répété aux quatre coins du monde. Encyclopédie vivante, notre grande cité contient toutes les sciences dans ses établissemens publics. Au palais des Thermes, elle résume les origines de notre histoire ; à l’Observatoire elle embrasse le ciel ; à l’École de médecine elle tient l’enveloppe de l’homme. Notre Collége de France est, pour ainsi dire, le laboratoire des idées politiques ou littéraires qui gouvernent le monde. De jour en jour le rayon visuel s’étend pour l’œil comme pour l’esprit. C’est de Paris que part le signal de toutes ces grandes découvertes qui changent la face des nations ; s’il ne les invente pas, il les applique, et de ce jour-là seulement ces découvertes prennent une valeur intellectuelle dans le monde. Par les chemins de fer, Paris touchera bientôt à Bruxelles, à