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voitures et les cages qu’elles renfermaient dans la cour intérieure, et prenant provisoirement sur lui toute responsabilité, il se chargea jusqu’à la décision légale, de fournir à ses frais à l’entretien des animaux et de leurs gardiens… C’est ainsi que fut instituée révolutionnairement en date du 15 brumaire an II le premier noyau de la ménagerie. Parmi les animaux ainsi recrutés, se trouvèrent deux ours blancs, un léopard, un chat-tigre, une civette, un raton, un vautour, deux aigles, plusieurs singes, des agoutis. Ils furent évalués en somme à 33,000 francs. La classe des carnassiers était désormais représentée par quelques-uns de ses membres les plus importans. » Cependant près d’une année s’écoula avant que la Convention, entraînée par les instances de Lakanal, par les démarches assidues de M. Geoffroy Saint-Hilaire, par l’autorité du peuple qui se portait chaque jour devant ce nouveau spectacle étalé à ses yeux, décrétât enfin l’établissement sérieux et à jamais utile d’une ménagerie nationale.

Il s’en faut de beaucoup que cette ménagerie ait acquis tout de suite la consistance et la splendeur actuelles, dont les étrangers s’étonnent. Le bâtiment en a d’abord été renouvelé depuis une vingtaine d’années. Les animaux qui y figuraient ont été remplacés par d’autres animaux plus remarquables et en plus grand nombre. Quoique les fonds alloués à l’entretien si important de la ménagerie aient toujours été en augmentant, il est pourtant vrai de dire que cette exposition publique d’animaux rares et coûteux se recrute plutôt de dons que d’achats. En 1834, le