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nouvelle viennent se résumer comme les monumens de l’antiquité dans la villa d’Adrien, ne s’est-il point élevé par l’effort de cette même main qui a soumis et renouvelé la face du monde ? Nous avons cité déjà les principaux traits qui dans notre pensée, dessinent l’histoire du Jardin des Plantes. Il nous faut reprendre cette histoire à l’événement qui marqua pour l’établissement la création d’une ménagerie.

Tout le monde a visité cet endroit du jardin, où les sauvages représentans du désert ont abattu aux pieds de l’homme leur orgueil et leur férocité ; mais on ignore trop les circonstances singulières au milieu desquelles cette ménagerie a commencé. Le Jardin des Plantes venait d’être érigé par la Convention en Muséum d’histoire naturelle. C’était un titre, et les titres sont bons quand ils recouvrent une idée ; mais Dieu sait que la nature était alors bien pauvrement représentée dans l’établissement. Jamais animal féroce n’avait été vu vivant au Jardin des Plantes. « Ce fut, raconte M. Jean Reynaud, un coup de main du procureur de la commune qui devint l’origine de la ménagerie. Ce magistrat considérant que les exhibitions publiques d’animaux vivans ne devaient point être abandonnées à l’industrie particulière, attendu que ces ménageries foraines causaient non-seulement encombrement sur les places publiques, mais pouvaient même par suite de la négligence des gardiens à l’égard des bêtes féroces, devenir une cause de danger pour les citoyens, prit de lui-même et sans s’être entendu à ce sujet avec personne, un arrêté portant que les animaux stationnés sur les places de Paris seraient