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cien. Les divers habitans du globe ont suivi le mouvement universel et définitif qui devait donner à la création tout entière son achèvement par la présence de l’homme. La seconde partie du Muséum d’histoire naturelle qui nous reste à visiter présente donc vis-à-vis de la première un spectacle constamment nouveau ; il importe de le caractériser.

Aucun des agens que nous avons rencontrés dans la formation de l’ancien état de choses, tels que les changemens de l’atmosphère, les variations de la température, les soulèvemens de terre et les mouvemens des eaux, n’existent plus, du moins avec les mêmes forces, dans notre présent milieu ambiant, unique et à-peu-près fixé. Le monde est-il demeuré pour cela stationnaire depuis la naissance du genre humain ? La nature, après avoir cédé, durant les âges antédiluviens, à une loi évidente de progrès, s’est elle tout-à-coup immobilisée ? Non, il n’en a point été ainsi : l’espèce de sommeil que Moïse attribue au Créateur après la consommation de son œuvre n’existe qu’en image ; Dieu ne s’est pas reposé le septième jour, et la création continue. Seulement les conditions et les agens de son progrès ont changé. À l’action des forces aveugles, dirigées par la volonté secrète qui gouverne le monde, succède peu-à-peu l’action humaine. Le dernier né sur le globe devient de la sorte le mandataire de la puissance créatrice qui organise et remanie sans cesse la matière. L’avènement du genre humain ouvre pour le monde soumis à sa domination une ère inconnue. Le mouvement des causes brutales a cessé ; celui de la cause intelligente com-