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un dernier regard sur cette suite d’événemens dont les fossiles déroulent dans cette salle la chaîne immense et magnifique, nous verrons que l’ordre suivi par Dieu au commencement dans la création du monde se répète encore sous nos yeux dans quelques-uns de ses ouvrages. Le monde s’est formé comme se forme la tête de l’homme. D’abord ce n’est qu’une sorte de liquide cérébral qui prend chaque jour dans le ventre de la mère plus de consistance et de fermeté. Autour de ce cerveau mou se dépose bientôt une croûte solide qui est le crâne. Plus tard sur cette enveloppe recouverte d’une peau mobile se montrent comme les premières traces de la végétation qui lui est propre : les cheveux poussent. Enfin des animaux parasites viennent dans le premier âge occuper cette forêt naissante et y vivre comme les premiers êtres à la surface de la terre. Nous rencontrons encore un autre terme de comparaison dans un ordre de faits plus agréables. Il existe une analogie frappante entre la grande création du monde et cette création annuelle qui ramène au printemps la vie sur le globe. D’abord, c’est l’hiver, image du chaos avec ses deux caractères lamentables, le vide et la stérilité. Après, vient pluviose, ce mois aux tièdes ondées qui fécondent le sol, emblème de la première précipitation atmosphérique qui couvrit l’aridité de la terre. Ventôse souffle : nous avons dit que la terre porte dans ses rides intérieures la trace ancienne de grandes agitations de l’air ambiant. Germinal succède ; alors s’accomplit dans les entrailles du sol ce sourd travail de végétation qui eut lieu à l’origine quand la terre émergée et