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l’homme, avant et après sa naissance, trace sur une échelle moindre, l’histoire du développement des sociétés. Il serait encore une fois nécessaire de donner à cette loi fondamentale toute la démonstration d’un axiome. On y parviendrait, si je ne m’abuse, en rapprochant les temps de l’existence chez l’homme et chez les nations, pour en faire sortir une évolution de caractères qui se correspondent. Les formes se renouvellent sans cesse chez l’homme, surtout dans les premiers âges, de manière à ce que les anciennes formes disparaissant de jour en jour, il s’en montre aussitôt d’autres qui leur succèdent ; de même, les sociétés, dans leur état de croissance, quittent continuellement certaines formes usées pour en revêtir de nouvelles, qui sont, comme chez l’individu, plus en rapport avec les développemens de la vie. Ce travail de confrontation, nous l’avons fait pour l’acquit de notre conscience. Partout nous vîmes se montrer avec éclat la répétition des mêmes phénomènes continués, et le maintien des mêmes lois. Les cercles s’élargissent ou diminuent ; la vie oscille sous toutes les formes : mais le rapport des choses ne change pas : c’est un beau motif de ravissement pour l’esprit que le spectacle de cette merveilleuse unité ! Le même principe, en se transformant sans cesse, suffit dans la variété des systèmes à toutes les conditions de la vie physique et morale. Le progrès nous apparaît, du haut de ce point de vue, comme un fait universel, auquel l’homme, la nation et l’humanité, participent dans une mesure inégale sans doute, mais réglée sur la nature de leurs rapports et sur le temps de leur existence. En-