Pour franchir l’Italie il ne fait que trois pas,
Et ses trois pas sont des victoires ;
De tous il dépasse les gloires,
Et dit pourtant : Comme eux je ne tomberai pas !
Plus tard un Italien couronna son front large.
Son armée arpenta le monde au pas de charge ;
Mais un jour, par hasard, son bonheur s’en alla ;
Il n’a laissé qu’un nom, et dans l’Europe vide
On dit : il a passé ! — Mais sur un roc aride
Le voyageur s’arrête et murmure : Il est là !
IV.
Dans une île un enfant s’éveille ;
Et sur l’Océan agité
Parmi les vents, à son oreille,
Tinte un bruit d’immortalité.
Posant ses pieds sur les deux pôles,
Plus tard ce colosse des Gaules
Prit le monde sur ses épaules
Et s’appela Napoléon.
Il tomba ; son dos militaire
En pliant fit fléchir la terre,
Et sa mémoire solitaire
Eut l’univers pour Panthéon.