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Que pour mieux tomber et souffrir ;
Ces deux rois détrônés au déclin de leur âge,
Qui sur le même roc jetés par un orage,
Ensemble étaient venus mourir.

Napoléon plaignit cette chûte fatale ;
Et sur l’oiseau sanglant passant sa main royale,
Il y laissa tomber des pleurs ;
Car il n’avait pas vu jusque-là, dans l’histoire,
Rien qui lui ressemblât, rien d’égal à sa gloire,
Rien de pareil à ses douleurs !

Mais dans l’aigle orgueilleux tombé loin de son aire,
Qui monta jusqu’aux cieux pour trouver le tonnerre
Il a reconnu son destin ;
Lui, convive chassé des royales orgies,
Qui laissa des corps morts et des plaines rougies
Comme les restes du festin.

Les rois avaient rogné sa serre menaçante,
Coupé son aile fauve, et d’une main puissante
Emprisonné son noble essor ;
Aussi, sur l’aigle altier levant un œil farouche
Il rêva : puis ces mots sortirent de sa bouche :
« — Salut, compagnon de mon sort !