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Du Sauveur ce jour est la fête ;
Partout il a, sur son chemin,
Retracé les pas du prophète,
Guidé l’aveugle par la main,
Visité l’humble et le malade,
Béni les champs, l’arbre greffé,
Et l’eau pure de la cascade, —
C’est ainsi qu’il a triomphé !

II.



Entre la terre et Dieu, l’âme intermédiaire,
D’un côté par le corps, touche à l’humanité,
Et par le sacrement du Christ dépositaire,
Est le temple qui rend sensible sur la terre,
L’esprit de la Divinité.

Alors de la nature un mortel est le prêtre ;
Centre de l’univers, son cœur est un autel
Où la création se soumet à son maître ;
Sa prière est l’écho que la voix de chaque être
Fait retentir vers l’Éternel.

Prophète il peut chanter ; une invisible force
Soulève les transports de son cœur agité ;
Sa muse est l’esprit saint ; sa parole est l’écorce
Où sous l’attrait humain d’une futile amorce
S’enveloppe la vérité.