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La route se jonche de lierre,
Et déjà le voile de lin
Blanchit les murs de la chaumière.
Le pauvre, que suit l’orphelin,
Vient prier le père du monde :
La bergère, dans les guérets,
Cache sa chevelure blonde
Sous la couronne de bluets :

De l’encens l’urne balancée
Frémit en sons harmonieux ;
La vierge, à la voix cadencée,
Suit la pompe en baissant les yeux :
Des fleurs volent sur son passage,
Et ses frères viennent chacun
Offrir leur cœur modeste et sage
Comme un beau vase de parfum.

Le long du sentier solitaire,
La mère pour son nouveau-né,
Demande à Dieu sur cette terre
Un sort tranquille et fortuné ;
Sa prière est un doux sourire,
Sa main effeuille quelques lis,
Et son regard a semblé dire :
Père, bénissez votre fils !