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pied après l’autre, ou à pieds joints, ou encore à cloche-pied.

Quand une fillette s’embarrasse les pieds dans la corde, ses camarades lui crient : Trompe ! et lui prennent le jouet dont une autre s’empare.

Il y a aussi une très-longue corde à sauter, qui est manœuvrée par deux fillettes. Plusieurs joueuses peuvent sauter à la fois. On commence d’abord à sauter doucement, puis, peu à peu, le jeu s’anime et la sauteuse réclame du vinaigre. Alors, on fait tourner la corde avec une grande rapidité jusqu’à ce qu’il y ait lieu de crier trompe.




Tels sont les amusements des enfants de la rue. J’ai cité tous ceux auxquels il m’a été donné d’assister ; j’ai recherché avec plaisir, durant plusieurs années, les lieux de réunions où je supposais devoir trouver des joueurs ; mes observations m’ont permis d’étudier ici, aussi consciencieusement que possible, ces jeux qui appartiennent à la tradition locale, mais ce que je ne pourrai jamais rendre, c’est l’animation, la frénésie même, des joueurs, non plus que l’attention sérieuse et le vif intérêt qu’ils y apportent.