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grande variété de jeux que les garçons ; elles préfèrent jouer à la poupée ou au ménage, plutôt que courir ou sauter. Néanmoins elles se livrent parfois aux jeux de cache-cuté et possèdent un moyen particulier de désigner celle d’entre elles qui sera le chat. Elles appellent ce moyen faire le ter. La promotrice du jeu choisit trois de ses compagnes et, les plaçant devant elle, dit ceci : « Mon père et ma mère m’a (sic) dit qu’il fallait que je prenne celle-ci ! » Elle scande chaque syllabe de cette phrase, et chaque fois qu’elle en prononce une, elle frappe avec la main la poitrine d’une de ses camarades. La fillette qui est frappée la dernière, et sur laquelle tombe par conséquent la syllabe ci, qui est la dernière de la phrase, est le chat ou bien joue la première, selon ce qui a été convenu avant le ter.

Parlerai-je du jeu spécial aux fillettes appelé sauter à la corde ? Je ne crois pas qu’il diffère beaucoup chez nous de celui qui est employé partout en France. Je le mentionnerai brièvement, pour mémoire. La corde à sauter est une forte ficelle de longueur variable selon la sauteuse. Elle est munie à ses extrémités de deux poignées en bois. La fillette saisit ces poignées et, faisant tourner la corde, saute par dessus quand elle arrive à terre. On franchit la corde avec le mouvement de la marche, c’est-à-dire un