Page:Esquieu, Louis - Les jeux populaires de l'enfance à Rennes.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lorsque la distance qui sépare l’argent, les plumes ou le piteau de la dru semble égale à celle qui les sépare d’un palet du joueur, on la mesure avec une paille ou un petit morceau de bois, et cette opération s’appelle bûcher.

Une autre sorte de jeu de palets est le jeu dit de la portée. C’est celui où les palets en ardoise sont le plus employés et un certain nombre d’enfants peuvent y prendre part à la fois.

Un des joueurs a dans sa main toutes les plumes ou les boutons que ses camarades viennent de mouiller. Il les jette devant lui plus ou moins loin, selon qu’il veut faire un grand ou un petit feu, puis chacun, tour à tour, lance son palet, et quand tout le monde a joué, on répartit aux gagnants (car il y en a plusieurs) ce qui leur revient. Tout ce qui se trouve auprès de chaque palet appartient au possesseur de ce jouet. Si les objets sont à égale distance de deux ou plusieurs autres palets, on prend la paille et l’on bûche comme plus haut.

Un jeu populaire que je ne citerai que pour mémoire, parce qu’il n’existe à Rennes que depuis une dizaine d’années, est le jeu de la thune. C’est la canette au rond et ses règles appliquées au jeu de palet ; seulement, au lieu de rond, on trace un carré, on change les lourds palets pour des pièces de dix cen-