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lusion en exhortant un jeune mari à laisser aux enfants les jeux de noix pour s’occuper désormais de choses plus sérieuses. On trouve le mot bille désignant un jeu dans le Roman de Renart et le Roman de la Rose.

Les canettes se font en marbre, en verre, en pierres dures, etc. Les enfants en fabriquent en asphalte quand on garnit les trottoirs avec cette matière.

Autrefois on échangeait les canettes entre elles, un marbre vert valait trois canettes grises, et une agate (ou canette en verre de couleur) ne s’échangeait que contre deux marbres ou cinq grises. Cet usage a disparu, ainsi que les valeurs des canettes ordinaires.

Il y a de très-petites canettes qui sont appelées p’tites fouines et de très-grosses nommées boulets ou bouligots. Les boulets sont le plus souvent en fer, toute autre matière étant bien fragile pour l’usage spécial qu’on en fait, cependant on voit des boulets en marbre et en verre.

Le mot bouligot est évidemment un diminutif de boulet et cependant les enfants renversent toujours le sens de ces appellations en disant : un p’tit boulet et un gros bouligot.

Le jeu de canettes le plus usité s’appelle « tic-toc ». Les joueurs s’établissent au pied d’un mur devant lequel le terrain est aussi plat que possible. L’un d’eux pose son feu,