Page:Espronceda - L’Étudiant de Salamanque, trad. Foulché-Delbosc, 1893.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il s’approche de don Félix… et rêveur, ne parle à personne, ne salue même pas ; debout, en face de lui, l’œil en éveil, il l’examine d’un air irrité.

Don Félix regarda aussi le sombre arrivant qui ne le quittait pas des yeux, et, le fixant à son tour avec une ironie dédaigneuse et froide, sourit.

DON FÉLIX.

Brave homme, de quelle tapisserie êtes-vous descendu, vous qui vous cachez si bien qu’entre le chapeau et la cape on vous voit à peine le nez ?

DON DIEGO.

Cette insolence déplacée vous sied bien, don Félix.

DON FÉLIX (au troisième joueur, sans s’occuper de don Diego).

Vous avez perdu.

TROISIÈME JOUEUR.

Oui. La chance a tourné : je rejoue.

(Ils jettent de nouveau les dés.)
DON FÉLIX.

J’ai encore gagné. (À l’homme au manteau.) Je n’ai pas compris ce que vous avez dit, et n’ai pas remarqué si vous avez parlé d’un ton doux ou rude, quand vous m’avez répondu.

DON DIEGO.

Je voudrais vous parler sans témoins.

DON FÉLIX.

Vous pouvez commencer si cela vous plaît, car ce n’est pas pour vous que je quitterai une si noble compagnie.