Page:Espinas - La Philosophie sociale du XVIIIe siècle et la Révolution.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Messieurs[1],

Maladies des sociétés ou remèdes sauveurs selon le point de vue, les doctrines dont nous esquissons l’histoire n’apparaissent qu’en temps de crise. Il est donc naturel que peu à peu notre attention se porte sur l’étude des crises mêmes dont la transformation des idées sur la propriété est, sinon la cause, du moins le symptôme assuré, et l’un des traits caractéristiques. Car il ne paraît guère possible qu’une révolution de quelque importance ne tende pas à un changement dans l’assiette de la propriété, et inversement, il ne peut y avoir de tentative plus grave dans l’ordre politique que celle d’une répartition nouvelle de la richesse par voie d’autorité publique.


I


Nous avons déjà étudié à ce point de vue la crise qui s’annonça tout d’abord à la Renaissance par l’Utopie de

  1. Première leçon du cours de 1895 à 1896.