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l’Egalité, et les scélérats, ses ennemis[1]. C’était le fond de tous les discours de Robespierre. Debon « avait rédigé un ouvrage dans lequel il démontrait l’injustice du droit de propriété et développait la longue série des maux qui en sont les suites nécessaires[2]. » « Ayant passé toute sa vie à examiner les causes des maux publics, il avait saisi mieux que personne les vues profondes de Robespierre[3]. »

Robert Lindet, qui fit dans la dernière réunion du comité secret des déclarations nettement socialistes, avait été chargé, du rapport qui résuma le procès de Louis XVI et avait proposé l’organisation du tribunal révolutionnaire ; membre docile jusque-là du Comité de salut public, il a été un des auteurs du 9 Thermidor : il s’en repent sans doute comme Amar et Vadier. Buonarroti déclare que celui-ci, très âgé, menacé comme terroriste et d’ailleurs exilé de Paris au moment critique, le 11 floréal, n’a point été un membre actif de la conspiration[4] : il ne l’a certainement point ignorée et s’il a cru de sa dignité de ne pas repousser devant la haute cour l’accusation d’y avoir pris part, c’est qu’il en souhaitait le succès. Quant à l’avocat Amar, il en a été l’un des premiers inspirateurs. Or, c’est lui dont Mercier a défini le rôle pendant la Terreur en rappelant le mot de Barrère :

  1. Lettre de Babeuf à Félix Le Peletier, Advielle, t. I, p. 225.
  2. Avec l’aide de savants bibliographes, nous avons vainement cherché la trace de cet ouvrage il est probable qu’il est resté en manuscrit.
  3. Buonarroti, t. I, pages 87 et 91.
  4. Même ouvrage, t. II,. p. 62. Nous croyons aux assertions de Buonarroti, dont Carnot estimait le caractère. Nous ne l’avons trouvé en défaut sur aucun des points de fait où le contrôle nous a été possible. Mais nous ne pouvons admettre que Vadier ait ignoré la conjuration dont il avait été l’instigateur, pas plus que nous ne nous laissons persuader par lui que Darthé eut « un cœur compatissant. »