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TABLE DES MATIÈRES


INTRODUCTION HISTORIQUE

 Sommaire. I. — Le problème : Qu’est-ce qu’une société d’animaux ? Il n’a point d’autre histoire que celle du problème connexe : Qu’est-ce qu’une société d’hommes ? — Ce problème posé en Grèce par les sophistes. — Solutions présentées : Théorie de Platon : La cité, vivant terrestre, auquel le Sage impose les lois de la vie divine. — Théorie d’Aristote : La société envisagée comme un être concret, faisant partie de la nature, et étudiée par la méthode d’analyse expérimentale. — Théorie opposée de Hobbes et de Locke : La société envisagée comme une œuvre artificielle, une conception abstraite, soumise aux seules lois de la logique et placée en dehors de la nature. — Retour aux vues d’Aristote et à sa méthode : Spinoza. — Ces vues sont compatibles avec la métaphysique de Leibniz comme avec celle de Spinoza. Elles sont confirmées par Montesquieu, les économistes et Condorcet. 
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 II. — Obstacle qui s’oppose à leur développement : l’idée d’absolu en politique ; Rousseau : l’Etat conçu comme un artifice qu’entretient la raison des citoyens perpétuellement en acte. — Premier essai de conciliation entre les deux tendances opposées : Kant. — Fichte renouvelle Rousseau. — Hegel obtient une conciliation définitive : la société, fait de nature, être organisé, en même temps qu’idée de l’esprit réalisée artificiellement : l’absolu relatif. — Joseph de Maistre, sur les traces de Vico, poursuit la démonstration du caractère spontané, naturel de la vie sociale : « L’art est la nature de l’homme. » 
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 III. — A partir de Hegel, progrès continu des vues d’Aristote par une triple voie : L’histoire, l’économie politique, la biologie. — La sociologie constituée par A. Comte et Spencer. — Pénétration croissante des deux doctrines adverses Tune par l’autre. — Si le point de vue naturaliste laisse subsister la morale ? Il y en a une, bien que rudimentaire, chez les animaux, en vertu des lois mêmes de la société, a fortiori chez l’homme. 
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