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corps de croyants reconnus comme tels. Mais il n’est pas possible de lire le Récit des faits sans arriver à la conviction qu’il y a des exagérations déplorables dans les affirmations de l’auteur. Du reste M. Batten, qui a été témoin oculaire de toutes ces discussions à Plymouth, et dont le témoignage doit avoir du poids pour nous, a entièrement confirmé mon appréciation du Récit. — On oublie de nos jours, avec une facilité étonnante, que l’Église est un rassemblement de personnes, de membres vivants de Christ et non pas la manifestation de tel ou tel principe. Il est évident qu’on n’est pas chrétien sans avoir des principes. Les frères s’étaient rassemblés comme chrétiens au commencement de leur histoire. Or, les quatre premiers motifs allégués par M. Darby pour se retirer de l’assemblée, traitent de certaines vérités particulières qui ne sont pas fondamentales, quelque précieuses qu’elles soient en elles-mêmes.

Les trois derniers motifs se rapportent aux vues prophétiques de M. Newton.

Il me semble qu’on peut voir ici le germe de tout le mal, au point de vue de la discipline dont les assemblées ont été abreuvées depuis lors. C’est un abandon de la simplicité de la foi. Vous êtes chrétien, mais comme vous ne manifestez pas telle ou telle vérité, nous ne pouvons pas marcher ensemble ! C’est ainsi que Christ est rejeté dans la personne de ses frères.

Il est évident qu’un des grands griefs de M. Darby contre M. Newton était ce qu’il appelle son cléricalisme, cléricalisme qu’il impute aussi au corps des frères enseignants à Plymouth. — Voici ce que nous lisons, page 18 du Récit des faits.

« Je voyais les progrès du cléricalisme… Au commencement cela me paraissait être le résultat de certains arrangements matériels. Les personnes sourdes étaient placées près de la table, et ceux qui parlaient devaient nécessairement s’en approcher, ce qui bientôt les mit en évidence. Je vis la tendance, je me tins au milieu de la congrégation et je parlai de là. On me fit des remontrances, mais je maintins la position que j’avais prise. »

L’extrait suivant, tiré d’une brochure publiée par notre frère M. Haffner, et datée de Londres, le 20 décembre 1847, vient à l’appui de ce que j’affirme ici.

« Je suis aussi maintenant pleinement convaincu que l’autre erreur à laquelle lui (M. Darby) résistait, savoir le reniement pratique de la présence du Saint-Esprit dans l’Église, existait à Ebrington Street (assemblée de Plymouth), et c’est avec tristesse et avec une profonde humiliation que je confesse le péché que j’ai