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semblées. Non ! pour vous une fraction de l’Église, et même on peut presque dire un seul homme, en matière de jugement et d’autorité, possède le Saint-Esprit pour vous, mes frères, qui parlez de l’unité du corps ! — Vous ne reculez pas devant un tel système de discipline, même quand il s’agit d’exclure des milliers de vos frères, et vous consentez à traiter comme blasphémateurs tous ces chrétiens qui ne peuvent pas admettre votre discipline. Vous prétendez juger les moindres faits, des faits qui se sont passés à des centaines de lieues de votre localité, comme si vous en aviez la connaissance la plus étendue. Mais la présence du Saint-Esprit dans les assemblées !… qu’en avez-vous fait ? Dans l’absence de conducteurs reconnus, vous auriez dû au moins, en toute humilité, respecter le jugement des frères réunis dans chaque localité ; votre propre principe l’exigeait.

Quand je pense que quelques-uns des plus excellents de la terre ont adopté ce système de discipline, ces traditions, mon cœur saigne. Le système que vous avez adopté est suicidal dans ses conséquences. Vous commencez à le sentir, car vous n’osez plus appliquer la discipline d’une manière régulière, et sans vouloir être prophète, on peut juger d’avance ce qui en résultera. Ou vous serez forcés à être inconséquents dans vos principes, et de cette manière la discipline mourra d’elle-même ; ou cette épée vous dévorera, en se tournant contre vous-mêmes.

Mes frères, quelques-uns parmi vous sentent ces choses ; la conscience parle malgré le système que vous avez accepté ; la lettre de M. Guinand en est une preuve. Mais n’aurez-vous pas le courage de mettre votre conduite en harmonie avec vos convictions ? — On cherche à satisfaire sa conscience en disant que les dégâts qu’on avoue sont la conséquence inévitable d’une telle lutte. Vous ignorez ou vous oubliez qu’ils ne sont pas l’exception à une règle, mais la rigoureuse conséquence de votre principe. Ces dégâts, cette confusion n’iront qu’en augmentant, tant que vous maintiendrez le principe que vous avez adopté.

Pourquoi donc ne pas avoir le courage, l’humilité d’aller à la source du mal, de faire ses premières œuvres. Mais, patience, il est dur de regimber contre des aiguillons, et Dieu qui est non seulement admirable en conseil, mais magnifique en moyens, dispose de tous les moyens nécessaires pour rendre l’œil net, pour amollir ces cœurs, qui souvent hélas ! s’endurcissent par l’abondance des bénédictions de Dieu !

Nous ne savons que trop que c’est là l’histoire du peuple de Dieu, de l’humanité toute entière. Si les grâces que Dieu nous