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Et maintenant, mes frères, ne pensez pas que je désire jeter parmi vous une nouvelle pomme de discorde en vous faisant connaître ces tristes extraits de la plume de M. Darby. Certainement je les aurais gardés sous silence, s’il n’y avait pas une nécessité de démontrer la vérité des choses et d’éclairer, si cela est possible, tant de brebis du Seigneur égarées par un faux zèle ou angoissées au sujet de ces tristes divisions. La parole du Seigneur s’est accomplie, « ne jugez pas, afin que vous ne soyez point jugés. » Qui aurait pensé que M. Darby vous aurait conduits au bord de ce précipice, dont vous avez voulu vous préserver, en excluant de la communion de l’église des milliers d’enfants de Dieu qui n’ont jamais touché ces doctrines ni de près ni de loin ? M. D. dit que sa doctrine sur ces points est tout l’opposé de celle de M. N. Il aurait de la peine à le prouver, excepté à des partisans. La seule différence, si différence il y a, c’est que M. N. dit que Christ accepta cette position en revêtant notre humanité, tandis que M. D. dit qu’il y entra en grâce plus tard. Mais M. Newton déclare lui aussi que ce fut en grâce et pour autrui que Christ accepta cette position du commencement à la fin de sa vie, et maintient très expressément, dans l’extrait déjà cité, « ce qui était dû personnellement à Christ, » que le Seigneur Jésus est demeuré dans cette position de souffrance volontairement, et que toutes ces souffrances ont été pour nous et pour la gloire de Dieu. Il n’y a donc pas de différence réelle entre les enseignements de M. N. et ceux de M. D., voilà où en est la question de la doctrine.

Il est donc évident, quelle que soit la gravité de ces enseignements, que je ne nommerais pas M. Darby hérétique, pas plus que M. Newton. De plus, loin de moi la pensée de découvrir les manquements de mon frère. Je crains Dieu, j’aime mon frère. Ce sont des enfants d’Édom qui ont dit en la journée de Jérusalem : » Découvrez, découvrez jusqu’à ses fondements. » Ps. 137, v. 7. Abdias, 10, 14. Non, mes frères, un membre de Christ, un frère, et surtout celui avec lequel on allait à la maison de Dieu ensemble, dans une douce communion chrétienne, doit être honorable à mes yeux et cher à mon cœur.

Et que vous dirai-je de M. Newton, sinon que s’il est à Christ, comme je n’en doute pas, nous avons aussi un devoir à remplir envers lui : que Dieu nous l’enseigne ce devoir. Pour ce qui me concerne, je ne l’ai jamais entendu prêcher, je ne soutiens pas de relations avec lui. Il agit en dehors des frères et on dit qu’il a été béni et qu’il continue de l’être pour un grand nombre d’âmes. Matamoros, ce cher prisonnier du Seigneur, en Espagne, a ré-