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met, et qui tôt ou tard manifestera notre justice comme la lumière, Ps. XXXVII, 5, 6, et cela quoique nous ne soyons que des serviteurs inutiles.

» Tout ce que je puis vous dire, et à quelques-uns qui m’accusent dans ce sens, c’est que ceux qui me connaissent (et il y en a par la bonté de Dieu), savent que ma foi n’est nullement changée à l’égard des précieuses vérités touchant la personne de notre adorable Sauveur. Il s’agit simplement de la différence entre le droit et le fait. Quant aux erreurs imputées, je les abhorre. M. Newton en est-il coupable ? c’est ce que je laisse à Dieu de manifester, quoique j’aie exprimé mon opinion. Mais la question de la discipline établie parmi nous est complétement différente de celle-ci, et je vous prie d’y prendre garde.

» Voici de quelle manière je sus amené à lire les traités de M. Newton. Pendant l’hiver qui vient de s’écouler, les frères de Nice me prièrent de me joindre à eux pour voir s’il y avait lieu à recevoir ou ne pas recevoir à la table du Seigneur une sœur anglaise qui demandait la communion au milieu d’eux. Nous exigeâmes de cette sœur des conditions qu’elle reconnut être justes si les choses étaient telles que nous les lui avions présentées. Elle nous déclara que M. Newton n’avait pas écrit des choses semblables à celles dont nous l’accusions. Pour la convaincre, nous ne nous refusâmes pas à examiner les traités que cette sœur fit venir de Genève. J’étais convaincu pour ma part, ou à peu près convaincu que cette sœur avait entièrement tort ; mais à ma grande surprise, je fis la découverte, en me mettant à lire les traités, que jusque là je n’avais jamais lu ce que M. Newton avait écrit. Les brochures que je croyais être de lui n’étaient que des commentaires sur ses ouvrages, avec quelques extraits des notes prises par autrui pendant une de ses méditations. Ce fut donc en remplissant notre devoir comme conducteurs, que nous fûmes obligés de prendre connaissance des traités dans lesquels M. Newton a consigné sa croyance. Je tiens seulement à constater ici l’histoire de la chose. Je n’ajoute rien à ce que j’ai dit plus haut sur les traités eux-mêmes. »

J’aurais mieux fait si j’avais motivé cette opinion. Un frère a fait, très-justement, la remarque que « j’avais dit trop ou pas assez, » Mais, mes motifs étaient droits par la grâce de Dieu. Premièrement, j’ai craint, et je crains encore de mettre devant les enfants de Dieu des sujets de ce genre. Je ne craignais pas de ne pas pouvoir appuyer mon opinion par des extraits suffisamment clairs pour la justifier, mais j’ai en horreur des controverses sur