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frères comme par le passé, quoique avec une certaine lenteur. On savait que deux ou trois frères n’étaient pas contents de la décision de la lettre. Nous étions inquiétés par certaines rumeurs venant de Lausanne, lorsqu’un lundi soir, à la conférence hebdomadaire des frères, un des frères de l’assemblée lut une lettre de M. Guinand, par laquelle il déclarait se séparer de l’assemblée d’Aigle pendant qu’elle demeurerait dans son état actuel, disant que mes intentions et mes plans se révélaient en ce que j’avais parlé dans l’assemblée. On rendit témoignage que je n’avais jamais parlé d’aucun sujet particulier, et qu’on avait été édifié ; néanmoins trois frères déclarèrent devoir suivre M. Guinand. En vain je déclarai aux frères que la communion m’était plus chère que le ministère de la parole, et que s’il le fallait je garderais le silence dans toutes les assemblées de la Suisse, jusqu’à ce que la confiance mutuelle fût rétablie. En vain je protestai par une lettre de sept ou huit pages auprès de notre frère M. Guinand, déclarant qu’aucune des choses qu’il supposait n’était vraie. Cette lettre aurait dû le convaincre de la vérité des choses. La scission fut maintenue. Un de ceux qui se retira le soir même, m’avait témoigné le matin sa grande satisfaction de ce que tout était terminé. Mais, instruit pendant le jour de la lettre de M. Guinand, il suivit ce dernier.

Dès lors, je n’ai reçu aucune communication de ce frère, il ne répondit pas à ma lettre, quoique j’eusse offert d’aller le voir chez lui, ou chez une sœur en Christ demeurant à Lausanne où j’allais passer une journée[1].

Telle fut, mes frères, la triste séparation d’Aigle, et les témoins de ces scènes sont encore en vie ; vous pouvez les consulter.

Je n’ai pas à vous occuper des affaires de Vevey et de Lavigny, ni de tant d’autres conséquences douloureuses de l’application de la discipline à Aigle. On remplirait des volumes de ces tristes affaires, de ces douleurs presque sans exemple dans l’histoire des églises depuis cent ans. Mon but a été de vous démontrer des principes, et les commencements de ces choses soit en Angleterre soit en Suisse. Je crois vous avoir donné un fil successif des principaux faits. Le reste ne nous concerne pas ici, le Seigneur seul connaît

  1. J’ai pourtant lieu de croire que ma rentrée dans l’assemblée était due en partie à l’influence de M. Guinand, quoique je ne possède pas de documents qui le prouvent. A-t-il plus tard cédé lui-même à d’autres influences ? Je l’ignore. Mais je tiens à constater ici ce qui me parait être la vérité quant à ma première rentrée dans l’assemblée d’Aigle.