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cipation au mal, par la réception de M. Berger à Cannes, ce jeune frère vint de nouveau réclamer l’hospitalité sous notre toit. Nous le reçûmes de tout notre cœur, et de nouveau nous fûmes fort heureux ensemble. Il assistait à toutes les discussions qui eurent lieu à mon sujet ; puis enfin, étant appelé par les frères à donner son opinion, voici comment il s’exprima : « J’ai logé chez notre frère E. à Cannes et ici à Aigle ; j’ai été fort heureux avec lui ; il n’y a personne avec qui j’aie plus de communion qu’avec notre frère, mais il faut l’excommunier. » Les frères se souviendront de ces paroles.

Voilà donc, mes frères, de quelle manière un système humain est en opposition au Saint-Esprit. Il fallait que ce jeune frère prononçât l’exclusion d’un homme avec qui le Saint-Esprit lui donnait une pleine communion. Nos amis d’Aigle n’oublieront pas cet épisode, qu’il me répugne de citer, car je ne désire nullement rendre témoignage à moi-même, mais ce fait rend si palpable la fausseté du système que j’ai cru devoir le reproduire. Ce qu’il y a de plus étrange, et comme si Dieu l’avait permis, pour démontrer une fois de plus la folie de ces choses, ce jeune frère était encore chez nous lorsqu’il se prononça de cette manière et continua encore à y rester quelque temps. Il était parfaitement sincère, je n’en doute pas ; mais voilà les inconséquences qui se produisent par milliers en poursuivant une discipline qui nous force d’agir contre le témoignage du Saint-Esprit, contre nos propres convictions chrétiennes.

Je répondis comme suit à la lettre des frères de l’assemblée d’Aigle par laquelle ils nous invitaient à reconnaître que nous avions gravement manqué à Cannes :

« Dans la crainte de Dieu, ni moi ni ma femme nous ne pouvons reconnaître avec vous que nous ayons gravement manqué en nous associant avec les personnes à Cannes et à Nice que vous déclarez ne pas pouvoir recevoir au milieu de vous. Nous attendons donc la solution définitive. »

J’accompagnai cette réponse de plusieurs réflexions qui avaient pour but d’éclairer nos frères sur ces tristes affaires ; réflexions qui n’ont pas leur place ici, mais dont j’ai aussi la copie. Voici la décision de l’assemblée d’Aigle :

« Ensuite : nous attendons, dites-vous, la solution définitive. » Les frères ne peuvent que maintenir expressément leur désapprobation et vous exprimer leur profonde douleur.

Quant à vos réflexions, nous ne pouvons les admettre, elles ne paraissent plaider qu’en faveur de la confusion dans le cas qui