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Un mot de plus et je m’en remettrai ainsi que cette affaire à la garde de Dieu. Je ne puis m’empêcher de penser qu’avant que l’un ou l’autre de nous soit enlevé de ce monde pour être auprès du Seigneur, il sera rendu manifeste ici-bas, ou que je suis un des trois agents les plus actifs de M. Newton, ou que J. N. Darby a avancé des accusations solennelles et fausses. Je prie Dieu qu’il en soit ainsi ; ma confiance est : « Rien n’est trop difficile pour le Seigneur. » Si nous combattons contre Lui, malheur à nous !

Cher frère, malgré les choses dures que vous avez dites de moi, j’ai des pensées d’amour à votre égard, et un mot exprimant votre regret suffira pour guérir les blessures que vous m’avez faites.

Je vous supplie, au nom du Seigneur, considérez vos voies. Je vous demande, non pas de vous relâcher en exposant, en résistant, et en bannissant toute mauvaise doctrine parmi nous, mais de mettre un frein sur vos lèvres, afin qu’elles ne profèrent pas des choses perverses et fausses, et qu’ainsi vous ne tombiez pas dans la condamnation.

En toute sincérité et avec ferveur je demande votre bénédiction et je suis votre frère en Christ.

(Signé) William Thomas Berger.

M. J. N. Darby.


M. Darby ne répondit pas à cette lettre. Dans celle qu’il m’adressa, en réponse à la mienne, il me dit : « Les preuves des actes publics de M. Berger ne sont pas difficiles à trouver, quoique dix ou onze ans se soient écoulés depuis lors. Sans doute elles ne sont ni à Pau, ni à Nice. Après la réception de votre lettre, je n’alléguerai pas ma propre affirmation, mais il faut que vous m’excusiez si j’agis conformément à la connaissance personnelle que j’ai des faits, et quant à M. Berger, je n’aurai rien à dire ni en public ni en particulier. Si, quand on pourrait avoir les témoins et les preuves nécessaires il désire connaître les motifs de ma conduite, je suis prêt à les donner…

Je ne suis pas le moins du monde persuadé qu’il ne retient pas la fausse doctrine de Craik, je pense que vous le supposez innocent, mais comme c’est une affaire de jugement spirituel, je suppose qu’il m’est permis de douter que vous ayez raison. » — (M. Darby.)

Qui étais-je, mes frères, pour exiger de l’assemblée de Cannes (qui avait reçu M. Berger et qui avait été édifié par sa marche depuis trois ou quatre mois[1]), la rejection d’un tel homme, malgré

  1. Depuis mon arrivée à Cannes, deux ou trois mois s’étaient déjà écoulés, outre les deux mois qui avaient précédé mon arrivée.