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vous n’ignoriez nullement ma position à votre égard, quoique je l’aie déjà dit auparavant. Je le dis aussi parce que, dans ce qui concerne nos besoins temporels, vous ne cessez pas de penser à nous, selon l’amour que vous nous portez. Je prie le Seigneur que dans cette affaire de donner et de recevoir, vous puissiez être vraiment guidé d’en Haut à mon égard, comme je désire l’être envers vous. »

Voilà donc la position que j’avais occupée depuis l’année 1849 à l’égard de l’assemblée de Béthesda. Mais je n’ai jamais pu rejeter des personnes saines dans la foi, venant de cette assemblée, et je n’en ai pas connu d’autres. J’étais absent de Bristol pendant toutes ces années, et M. Müller eut la délicatesse de ne pas m’exposer à la douleur de refuser ses offrandes. (Aucun autre don ne m’est parvenu de sa part, jusqu’à ma pleine et entière rentrée à Béthesda, en 1858.) Nos relations avec Béthesda comme corps cessèrent entièrement pendant toutes ces années, c’est-à-dire depuis l’envoi de la susdite lettre.

M. Darby sait que je n’approuvais pas sa circulaire, ni la conduite des frères d’Angleterre, quant à la discipline qu’ils avaient établie. M. Darby se rappellera les entretiens que nous eûmes sur ce sujet à Boudevilliers, à Berne et à Aigle.

À Aigle et dans d’autres localités, tous savent que lors de mon départ pour Cannes, je quittai la Suisse avec la bénédiction des frères, que jamais mes rapports avec eux n’avaient été plus doux. C’est uniquement au point de vue de l’Évangile que j’ai quitté ce pays, où tant de liens auraient pu m’empêcher de songer à un déplacement, si je n’avais eu la conviction profonde que je devais m’approcher de l’Italie pour concourir à l’évangélisation de ce pays, qui avait été pour moi un sujet de prière depuis de longues années. Je n’avais qu’une crainte : je savais que la question de la discipline anglaise avait été suscitée à Nice, et je craignais la proximité de cette ville. Je ne connaissais nullement M. Berger, pas même de nom. C’est dans ces dispositions que je suis arrivé à Cannes, heureux au moins, comme je le croyais, de travailler dans une assemblée qui ignorait ces tristes débats, qui depuis quelques années étaient de plus en plus un fardeau pour mon cœur. Mais les voies de Dieu ne sont pas nos voies.

J’arrivai donc à Cannes au mois de décembre 1856. Quelques jours après, je fis la connaissance de M. Berger, qui me fut présenté comme un cher frère anglais, qui depuis deux mois avait édifié l’assemblée par sa marche et par sa piété. De plus, M. Berger demeurait à deux pas de mon domicile. Bientôt je fis la décou-