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JO FABLES D'ESOF^E

En le frappant des piedz et luy disant injure , Et le vieillard Lyon, en ceste peine dure, Disait en gémissant: « Tout mon temps est perdu y Car le mal que'fayfaict m'est maintenant rendu. Ceulx là à qui fay nuy quand 'f estois jeune et fort Me nuy sent maintenant et désirent ma mort; Ceulx à qui j* ay aidé pourchassent mon dommaige. Las! j'ay esté bien fol quand ainsi en jeune aage J'ay faict des ennemys. Plus fol je fus encores D'avoir faictfaulx amys qui me destruisent ores.

« Cela me monstre bien, et sy est en usaige. Que quand fortune tourne à aultruy son visaige, Ceulx qu'il a offencez s'en vengent bien après, Et ses amys aussi ne s'en tiennent plus prés. Ses amys ne sont pas, mais amys de sa table, Amys de sa fortune alors qu'est favorable. Autres amys fault faire au temps qu'on le peut bien, Amys de tous les temps qui ne veullent que bicn.)^

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