Page:Esope trad Corrozet.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée

1 84 FABLES D'ESOPE

La Mouche donc, sa prière faisant, De maulyais cueur ainsi luy va disant : « Trespuissant Dieu, concede à ton ancelle Et luy permectz que cesîuy là ou celle Qui me prendra mon miel furtivement De mon picquant soit attainct vivement, Et, à Vinstant qu'il souffrira picqueure, Il tumhe mort sans qu'aulcun le secueure. » Lors Jupiter, doubteux de r oraison, Luy respondit : « Ce nest pas la raison, Mais je permectz et le veulx en ce poinct Que, si quelqu'ung de ta picqueure est poingt Et il advient que l'aiguillon demeure Dedans sa chair, il fault lors que tu meure. En raiguillon consistera ta vie De qui tu as de poingdre tant d'envie: Cest ton loyer, car qui prie ou souhhaicîc Qu'à son prochain mort ou perte soit faicte. Le mal requis (ainsi qu'il est bien juste) Tumbe dessus le suppliant injuste. »

�� �