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l62 FABLES D'ESOPE

Que de trois jours après m'en sentiray. »

En ce disant sa queue remouvoit

En espérant s'en bailler par la moue;

Le cuysinier, qui resjouyr le void,

Le prend soubdain par la queue et le roue

Trois tours en l'aer, ainsi comme on se joue,

Puis le jecta en bas par la fenestre,

De quoy il fut estourdy longuement.

Lors, chancellant à dextre et à senestre,

Print à fuyr, criant horriblement.

Les aulîres Chiens, qui le veirent courir, Luy demandaient s'il avoit bien repeu. Luy qui pensoit {sans eschapper) mourir Leur respondit : « Ouy, tant que j'ay peu, J'en ay tant prins, j'ay tant mangé et beu, Que je ne sçay par où je suis sorty. »

Voila comment ne fault prendre lyesse Pour quelque bien, lequel est converty L'j plus souvent en douleur et tristesse.

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