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LES PERSES

TRAGÉDIE D’ESCHYLE



I


À l’ouverture du rideau, la scène est vide. LE CHŒUR entre lentement en deux files, de six choreutes chacune. Le CORYPHÉE les précède. Les CHOREUTES se rangent de chaque côté du théâtre, six à droite, six à gauche, tandis que le CORYPHÉE s’avance au milieu et parle.

LE CORYPHÉE

Ceux-ci se nomment les Fidèles, et, tandis que les Perses sont allés vers la terre d’Hellas, ils gardent ces demeures opulentes, où l’or abonde. Comme les plus dignes, le seigneur Roi Xerxès, fils de Daréios, les a élus pour veiller sur le pays. Mais, quand je songe au retour du Roi, et des troupes cuirassées d’or, je sens en moi mon esprit qui se trouble et qui s’effare, prophète lugubre. Toute la force née de l’Asie s’en est allée, et les Perses réclament à haute voix les jeunes hommes ; et il n’y a messager ni cavalier qui arrive dans la ville. Ils sont partis de Suse et d’Ecbatane, et de Kissia, la vieille citadelle, les cavaliers et les matelots ; et il y avait encore les fantassins, qui faisaient le gros de l’armée. Ils se sont rués vers la guerre, Amistrès et Artaphrénès, Mégabatès et Astaspès, chefs des Perses, rois sujets du Grand Roi :