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N’espère pas détourner la colère de Dieu par une amende,
Que la confiance d’échapper par une grosse rançon ne t’égare pas !

Crois-tu qu’il fera entrer tes richesses en compte ?
L’or et tous les trésors du monde ne sont rien pour lui.

N’appelle donc pas la nuit de tes vœux,
Cette nuit où les peuples sont anéantis sur place[1].

Garde-toi de revenir à ces pensers coupables,
Où tu as osé préférer la mort au malheur.



    Dieu est sublime dans sa puissance ;
Qui sait comme lui donner des leçons ?

Qui lui trace la voie qu’il doit suivre ?
Qui peut lui dire : « Tu as mal fait ? »
 

  1. Allusion aux passages où Job a appelé de ses vœux la mort on un prompt jugement de Dieu. Le jugement de Dieu est toujours censé s’exercer de nuit par de grands coups qu’il frappe sur les rois et les peuples. Voir ci-dessus, p. 148-149.