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Car, en s’éloignant de lui,
En négligeant ses commandements,

Ils avaient fait monter vers lui le cri du pauvre,
Tls l’avaient forcé d’entendre le cri des malheureux.

Qui peut trouver à redire, quand Dieu pardonne ?
Mais aussi qui peut l’affronter, quand il cache son visage[1]
Sur les nations et sur les particuliers,

Pour faire cesser le règne de l’impie
Et l’empêcher d’être le fléau de son peuple ?

Cet impie avait-il dit à Dieu :
« J’ai été puni, je ne pécherai plus ;

Montre-moi ce que je ne sais pas voir ;
Si j’ai commis l’iniquité, je ne le ferai plus[2] ? »
 

  1. Dieu cache son visage sur une nation, quand il entre à son égard dans des desseins impénétrables et lui prépare des révolutions inattendues.
  2. C’est-à-dire : Cet impie n’avait pas voulu se soumettre aux premiers châtiments de Dieu ni reconnaître qu’il pouvait bien les avoir mérités par des fautes qu’il ignorait. Il est probable que, sous les traits de cet impie, Elihou veut indirectement désigner Job.