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S’il ne considérait que lui seul,
S’il retirait à lui son esprit et son souffle.
Toute chair expirerait à l’instant,
L’homme rentrerait dans la poussière.
Au nom de la raison, écoute ceci,
Prête l’oreille au bruit de mes paroles.
Un être qui haïrait la justice pourrait-il gouverner le monde ?
Oses-tu bien condamner le juste, le puissant.
Qui dit aux rois : « Vaurien ! »
Aux princes : « Scélérat ! »
Qui ne fait point acception de la personne des grands,
Qui ne regarde point le riche avant le pauvre ;
Car ils sont l’un et l’autre l’œuvre de ses mains ?
Subitement, au milieu de la nuit, les tyrans meurent,
Leurs peuples s’éveillent en tumulte, errent çà et là ;
L’homme puissant disparaît sans qu’on voie la main qui l’emporte.