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Que mon épouse soit l’esclave d’un autre.
Que d’autres partagent son lit !

Car c’est là un crime horrible,
Un forfait puni par les juges,

Un feu qui dévore jusqu’à l’anéantissement,
Et qui eût détruit toute ma fortune.

Si j’ai dénié la justice à mon esclave,
Ou à ma servante, dans leurs contestations avec moi ;

(Que devenir, me disais-je, quand Dieu se lèvera ?
Quand il viendra nous juger tous deux, que lui répondrai-je ?

Celui qui m’a fait dans le sein de ma mère ne l’a-t-il pas fait aussi ?
Un même créateur ne nous a-t-il pas formés dans la vulve ?)

Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils demandaient,
Si j’ai fait languir les yeux de la veuve ;