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Le juste se revêtira de ce qu’il a entassé,
Et l’homme intègre se partagera son argent.

La maison qu’il s’est bâtie est comme celle de la teigne,
Comme la hutte que se construit le gardien des vignes.

Il s’est endormi opulent ; mais c’est pour la dernière fois !
Il ouvre les yeux, il n’est plus.

Les terreurs l’atteignent comme un déluge ;
Un tourbillon l’enlève au milieu de la nuit.

Le vent d’orient le saisit, l’emporte,
Et le balaie hors de sa place.

Dieu lance ses traits contre lui sans relâche,
Il fuit éperdu devant les coups du Tout-Puissant.

On battra des mains sur sa ruine,
On saluera sa disparition par des sifflets.