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    Il en est d’autres qui haïssent la lumière[1],
Ne connaissent pas les voies qu’elle éclaire,
Ne se tiennent pas dans ses sentiers.

L’assassin se lève au point du jour.
Il tue le faible et le pauvre,
Il rôde de nuit comme un voleur.

L’œil de l’adultère épie le crépuscule du soir ;
« Personne ne me verra, » dit-il,
Et il met un voile sur sa figure.

D’autres forcent les maisons dans les ténèbres,
Le jour ils se tiennent renfermés,
Ils ne savent pas ce que c’est que la lumière,

Car le matin est pour eux comme l’ombre de la mort[2] :
Dès qu’ils le voient poindre, ils éprouvent les terreurs de la mort.
 

  1. Après avoir décrit la vie des brigands qui commettent leurs crimes en plein jour, Job passe à une autre catégorie de scélérats, ceux qui n’aiment que la nuit pour commettre leurs méfaits.
  2. Parce que le matin les fait découvrir.